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 Dad is a rolling stone.

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Astrid De Courtilloles
♣ I KNOW I'VE GOT TO LET IT GO AND JUST ENJOY THE SHOW.
Astrid De Courtilloles


♦ LES MESSAGES : 30
♦ L'ÂGE : 34
♦ LE STATUT : C'est un secret (pour personne)
♦ LES ETUDES/L'EMPLOI : Psychologie/Sociologie
♦ L'HUMEUR : Sur un petit nuage, malgré la tempête qui arrive.

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MessageSujet: Dad is a rolling stone.   Dad is a rolling stone. EmptyMar 19 Jan - 20:59

      I. ONE DAY, I WAS A CHILD •
      - L'enfance c'est de croire qu'avec le sapin de Noël et trois flocons de neige toute la terre est changée.

    Je suis une optimiste. Je suis une optimiste, je l’ai toujours été, et je le serais probablement toujours. Tellement optimiste que je refuse même de garder en mémoire les mauvais moments de ma courte existence. Il n’y en a guère eu beaucoup, certes. Mais il y en a eu, tout de même. Avec ma mère surtout. Depuis longtemps, quelque chose était brisé entre nous. Et je la voyais plus comme ma simple génitrice que comme ma véritable mère. Actrice, elle n’a jamais accepté que je l’appelle « maman, » comme ça aurait du être. La peur de vieillir sans doute. De toute façon, nous n’avions jamais été une famille normale. Mon paternel n’a jamais épousé ma mère. Toute cette histoire de compromis, de cérémonie, de robe blanche et d’engagement. C’était contre ses principes. Et lui, tout ce qu’il voulait, c’était partagé la vie d’une femme sublime, d’une femme qu’il aimait. Et ce sans les complications. Mon père était un optimiste, lui aussi. Mais pas assez pour ignorer les risques qu’incluait le mariage avec quelqu’un comme ma mère. Il disait qu’il ne la demanderait jamais en mariage. Jamais. Pour « éviter les complications » si jamais leur histoire venait à mal tournée. Sans mariage, il n’y aurait pas de divorce. Et sans divorce, moins de souffrances. Pour moi, pour elle. Et peut être pour lui aussi. J’imagine qu’il a toujours su. Que ça allait mal tourné. C’était un musicien, une star du rock made in england. Il n’était pas l’homme d’une seule femme. Ma mère, au contraire, était ce genre d’amoureuses. Celles qui nécessitaient l’attention de l’intéressé en permanence. Aussi loin que je me souvienne, je ne les ai jamais vu se disputer. Soit parce qu’ils n’étaient pas à la maison au même moment, conséquence plus ou moins douloureuse de leur célébrité respective, soit parce qu’ils faisaient ça lorsque j’étais fourré chez mon voisin et meilleur ami, Augustin Conelly. J’ai été une enfant choyée, protégée de toutes ces choses qui m’auraient sans doute faite grandir prématurément. Et, même si elle ne l’avouera jamais, je sais que ma mère y est pour quelque chose. Qu’elle m’aimait au moins autant que mon père le faisait. A tel point qu’un soir, elle a cuisiné. Je me souviens de l’odeur qui avait envahit mes narines lorsque j’avais pénétré la maison. Je rentrais de chez Augustin, j’avais peut être huit ans. Neuf, tout au plus. J’ai emmené Pénélope, la petite vache en peluche que je trimbalais partout, jusqu’à la cuisine, certaine d’y trouver notre habituelle cuisinière mexicaine. Et puis j’ai croisé le regard bleu azur de mon père, tâchant tant bien que mal de répondre à son clin d’œil complice. Ma mère a attrapé Pénélope, l’a posé sur le plan de travail en marbre. « Tu n’as pas besoin de ta peluche quand tu manges, » disait elle toujours. Elle a posé une assiette fumante sur la table de la cuisine, je me suis assise. « J’ai fais des crêpes. » Cette phrase restera certainement graver dans ma mémoire à tout jamais. Et si les dites crêpes étaient absolument immondes, nous avons passé le plus merveilleux moment que notre petite famille ait jamais connu. Mon père est partit ce soir là. Il m’a dit qu’il avait une tournée, qu’il serait de retour dans trois mois, mais qu’il ne reviendrait pas. Pas vivre avec nous du moins. Nous nous sommes dit « à bientôt, » il a fermé la porte, et ma mère est redevenue la femme qu’elle avait toujours été. Narcissique, froide, autoritaire. J’ai déménagé l’année suivante. Partir vivre avec mon père était certainement ce qu’il pouvait m’arriver de mieux. Et je la retrouvais un mercredi sur deux, quand elle n’était pas trop occupée ou quelque part à Hollywood. Je ne l’ai pas revus depuis mes quinze ans, parvenant aisément à me satisfaire du coup de fil hebdomadaire qu’elle me réserve. Je retrouve mon père chaque fois que j’en ai l’occasion, et nous faisons des prévisions quand aux amours futurs de ma génitrice. C’est un optimiste. Je suis une optimiste. Et nous le resterons vraisemblablement toujours.


Dernière édition par Astrid De Courtilloles le Sam 27 Fév - 19:54, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Dad is a rolling stone.   Dad is a rolling stone. EmptyMar 19 Jan - 21:04

      II. JUST BROKEN HEARTED •
      - Il y a des chagrins d'amour que le temps n'efface pas et qui laissent aux sourires des cicatrices imparfaites.

    Le souffle est court, la démarche assurée. Il avance, les mains dans les poches, avec cette nonchalance démesurée qui lui va si bien. Il inspire et la fumée, délicate et obscure, s’échappe tendrement de sa bouche entrouverte. Soupir. Je me demande comment j’ai fais. Pour ne pas le voir grandir, je veux dire. Parce que, soyons lucide, il ne peut tout de même pas avoir changer à ce point, en si peu de temps, si ? Pourtant, il est différent. Je me souviens encore. Son sourire, le même que celui d’un gamin qu’on aurait lâché dans une boutique de bonbons ; ses cheveux, ébouriffés presque autant que les miens, force de s’être trop chamaillé ; ses yeux, pétillants de malice, toujours espiègles. Je me souviens de tout ce qu’il était il y a encore un mois. Je me souviens de nos enlacements pressés sur le quai de la gare, parce qu’on était en retard. Encore. Je me souviens qu’il était le même. Celui qu’il avait toujours été. Il y a encore un mois, je le connaissais comme personne. Aujourd’hui, je ne le reconnais plus. Il a presque l’air sérieux, raisonnable. Son sourire enchanté, satisfait, est celui qu’on les parents lorsque leur fils de quatre ans leur offre un horrible dessin qu’ils finiront quand même par aimanter sur le frigo. Et je ne veux pas être son fils de quatre ans. Je ne veux pas lui gribouiller un affreux bonhomme sur une feuille de papier pour qu’il l’accroche sur son frigo. Il y a un mois encore, ça ne m’aurait pas gêné. Mais plus maintenant. Il a grandit. Beaucoup. Et il semblerait que je n’ais même pas fait attention à l’homme qu’il était devenu. L’évidence est pourtant là. Claire, nette, précise. Le fils du voisin nous avait marié, lorsqu’on avait huit ans. Mais il semblerait qu’il ait grandit depuis. Moi pas.

      - « fletcheeeer »

    Il hurle. Comme un gamin. La cigarette qu’il avait portée ses lèvres, incandescente, s’éteint tranquillement sur le quai. Il s’approche. Il hurle. Encore. Il lâche son sac marin à motif léopard. Mon sac marin à motif léopard. Celui que je lui aie gracieusement prêté avant son départ. Il ne connaît visiblement pas les maroquineries. Bref. Glissons. Il s’approche. Plus près encore. Il me pince le bras de son pouce. La technique du crabe ; quelque chose que mon sadisme naturel lui faisait endurer chaque jour au collège. Il me fixe un instant. Dans les yeux. Et j’ose à peine le regarder. Il me sourit d’une façon que je ne lui connais que trop bien. Il me serre. Aussi fort qu’il en est capable. Il me serre. Longtemps. Et je me débats en m’esclaffant, de ce rire nerveux et ridicule qu’on les pauvres filles transis d’amour. Celles qui s’imaginent des romans d’amours épiques chaque fois qu’un garçon un tant soit peu mignon leur adresse la parole. Je me débats. Il me libère. Il ramasse mon sac, me prend la main. Il la balance comme si nous avions toujours huit ans. Il s’élance vers la sortie de la gare.

      - « si tu savais comme tu m’as manqué »

    Lui aussi. C’est seulement maintenant qu’il est de retour que je me rends compte à quel point il m’est indispensable. J’ai les mains moites. Je fixe nos doigts entrelacés. Lui aussi, il m’a manqué.

      - « toi aussi, conelly. un mois ! est-ce que tu te rends compte ? comment ai-je fais pour tenir tout ce temps sans t’ébouriffer la crinière ? »

    Je passe ma main dans ses cheveux, les emmêlent encore un peu plus qu’ils ne le sont déjà. Il lâche ma main, me refait le coup du crabe. J’ai envie de lui sauter dessus. Vraiment envie. Mais c’est le genre de plaisir que l’on se voit plus satisfait encore de refuser. Comme quand on est au régime. Il est mon éclair au chocolat, ma glace à l’italienne King size, mon Big Mac. Sauf que je dois résister si je veux entrer dans mon jean taille trente quatre. Et je veux vraiment rentrer dans ce jean taille trente-quatre.

      - « tu n’as pas changé »
      - « toi si. en mieux, »

    Nous sortons. Le vent fouette notre visage, ébouriffe nos cheveux. Il serre encore un peu plus ma main. Murmure que Londres, la ville où nous avons grandit, est à nous. Je respire. Je respire et je comprends, avec pas moins de stupeur que l’on en eut attendu de ma part, que je l’aime. J’aime Augustin Conelly, mon meilleur ami depuis un truc genre toujours. Je l’aime. Mais d’une façon tellement différente, tellement nouvelle, que c’en est effrayant.


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MessageSujet: Re: Dad is a rolling stone.   Dad is a rolling stone. EmptyMar 19 Jan - 21:07

      III. OKAY, EVERYBODY'S MAKES MISTAKES •
      - Il faut à l'amitié la simplicité des gestes autant que la spontanéité des confidences.

    Sécher les cours était pour moi chose courante. Et tous les jeudis, j'échappais à la surveillance des professeurs de mon école privée sélect pour filles de Londres pour retrouver Augustin sur Oxford Street. Là, nous faisions les boutiques de fripes, essayant les pires bouts de tissus vintages que nous puissions trouver, et quelque fois découvrir quelque jolie pièce de collection. Un garçon qui accepte de faire les boutiques avec vous semblait de plus en plus rare, et chacune de mes amies me torturaient dans le but que je lui présente ce cher monsieur Conelly. Glissons. J'aurais certainement été considérée comme une délinquante par ma maternelle, si jamais elle l'avait su. Parce que (a) je faisais les boutiques pendant mes heures de latin, (b) je fumais de la marijuana pendant que je faisais les boutiques pendant mes heures de latin et (c) j'imitais sa signature pour excuser le fait que je fumais de la marijuana pendant que je faisais les boutiques alors que j'aurais du être ne train de réviser mon latin. Mais elle ne l'a jamais su. Soit parce qu'elle était déjà noyée au milieu de mes innombrables autres bêtises, soit parce qu'elle n'en avait rien à faire. Peut importe. Le fait est que je n'ai jamais assisté au cours de latin du jeudi après midi de toute mon année de première.
    À part cette petite parenthèse sur mon amour des boutiques vintages le jeudi après midi, et ms penchants un peu trop prononcés pour tout ce qui était illégal, je prenais un malin plaisir à martyriser mes professeurs. Quand je prenais la peine de venir en cours, du moins.


Dernière édition par Elvire Fletcher le Ven 22 Jan - 21:49, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Dad is a rolling stone.   Dad is a rolling stone. EmptyMar 19 Jan - 21:09

      IV. NO, I'M SURE YOU CAN IMAGINE YOUR REAL FUTURE •
      - Nous n'avons pas de futur. Pour tout le monde le futur parfait c'est la mort. Notre seul bien c'est le présent, la minute même ; celle qui suit n'est déjà plus à nous.

    Mon optimisme naturel me chuchote à l'oreille que je finirais forcément par épouser Agustin. Que nous aurons beaucoup d'enfants, assez du moins pour concevoir une équipe de football au complet. Que nous vivrons dans un charmant petit cottage non loin de Londres. Qu'il sera un célèbre avocat, qu'il dirigera un cabinet du nom de Conelly & Co. Quelque chose comme ça. Et que j'écrirais des romans depuis mon bureau, chez nous, toujours un œil sur mes enfants. Que nous voyagerons, tout le temps. Que notre porte sera toujours ouverte, comme celle des Cohen dans Newport Beach - excusez mes piètres références. Voilà ce que mon cher ami l'optimisme voudrait me faire gober. Sauf que j'ai beau tout idéaliser, je n'en suis pas moins lucide. Alors peut être Augustin se rendra il un jour compte que l'affection qu'il me porte dépasse le simple amour fraternel. Peut être. Mais imaginer la vie que je mènerais dans dix ans ? J'imagine que c'est le moment de sortir mon joker. J'aurais certainement déjà sortie plusieurs romans, best sellers ou échecs cuisants. Peut être aurais-je même une chronique hebdomadaire dans un magazine féminin comme Vogue ou Jalouse. Arpenter les rues de Londres, de New York ou de Paris en mini short en jean et veste de smoking noire, ma sempiternelle paire de Wayfarer sur le bout du nez. Déjeuner avec mon père, moi tout à fait décoiffée, lui complètement défoncé. Et voir le monde. Décorer un loft gigantesque de photos en noir et blanc, colorer les murs de vert pomme et de bleu marine, remplir le mini bar du salon de vodka martini et de redbull. Et faire l'amour. Tout le temps. Partout. Avec n'importe qui.[/size]
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